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Le siège selon Jean de Morave |
La province d'Ekengrad est puissante au sein de l'Empire et surtout reconnue pour ses mines de diamants où y meurent chaque années des centaines d'esclaves. Elle est dirigée de main de maître par le seigneur Ingull de Saqual, nul autre que le cousin de l'Empereur. Province au revenu très important elle contribue généreusement au renflouement des coffres de l'Empire, ce qui par le fait même a fait de son seigneur un homme riche, connu et au poids politique important. Jouissant de relations au travers de tout l'Empire et d'amis puissants au coeur de la Cité des Sables, le seigneur d'Ekengrad est un homme qu'il vaut mieux avoir comme allié.
Mais depuis quelques temps le seigneur Ingull de Saqual est très préoccupé, pour ne pas dire obsédé par un petit village se trouvant sur les terres du domaine de Héran, le village de Logneraie. Un noble au nom de Jean de Morave serait à l'origine de tous ses soucis. Ce dernier aurait en sa possession un livre de rituels de l'Ordre de Tératos. L'Ordre des Tératos se différencie de bien des ordres obscurs de par sa cruauté et bestialité sans nom. Plusieurs voies sont proposées aux apôtres de Tératos, et la voie du sang serait celle choisie par le seigneur d'Ekengrad pour atteindre ses objectifs au sein de cet ordre.
Depuis bientôt un an de très nombreuses disparitions d'enfants ont été rapportées dans le fief d'Erdenet et ses alentours. Ce qui a installé un climat de peur parmi les villageois. Dans un premier temps les gens reliaient les disparitions à la présence des loups, nombreux dans cette région de l'Empire. Mais la raison de leur disparition fut découverte par hasard par Jean de Morave et quelques uns de ses hommes un soir en revenant de la chasse. Ils traversaient ce soir là une zone très boisée au nord du domaine de Héran, quand ils entendirent les cris déchirants d'un enfant. Ils découvrirent alors une scène abominable, le jeune enfant atrocement mutilé agonisait sur une grande roche, entouré de torches. Des bruits de fuite au travers des bois se firent entendre quelques instants puis ce fut le silence total. De nombreux objets étaient éparpillés sur le sol, dont un livre et un crâne qui attirèrent l'attention de Jean de Morave. Ils rentrèrent chez eux, dans le petit fortin situé sur la colline du village de Logneraie. En parcourant le livre Jean de Morave fut encore plus atterré, non seulement le rituel et les cérémonies décrites étaient horribles, mais le livre selon toute vraisemblance n'appartenait à nul autre que le seigneur Ingull de Saqual. Le crâne qui devait servir à boire le sang et les initiales du seigneur d'Ekengrad y étaient gravées. Jean de Morave se rendit alors compte de ce qu'il possédait. Il ne dormit pas les deux nuits suivantes, agité par les questions et les scénarios sur ce qu'il devait faire. Jean de Morave est un homme franc et loyal; au matin de la deuxième nuit, il écrivit une lettre à Marcus de Gorimont, un ami faisant partie de la cour de Kintzheim, pour lui révéler tout ce qu'il avait découvert. Il la confia à son frère qui partit sur le champ.
En regardant son frère s'éloigner du fortin il vit une imposante troupe de soldats impériaux en marche vers son village et comprit rapidement que ce n'était pas bon présage. Un cavalier traversa le village en criant aux habitants de se rassembler dans la chapelle sur ordre du Duc d'Hardémont. Plusieurs habitants sentirent qu'il se passait quelque chose d'anormal. Les troupes impériales prirent rapidement position autour du village au milieu des cris et de la confusion la plus totale des villageois. Certains villageois se dirigèrent vers la chapelle tandis que d'autres essayèrent de rejoindre le fortin de Jean de Morave et ses compagnons. Les soldats du Duc d'Hardémont crièrent à la population qu'ils n'en avaient pas après eux, puis ils fouillèrent systématiquement chaque demeure pendant que d'autres soldats prenaient position autour du fort.
Le Duc d'Hardémont apprit à Jean de Morave qu'il était reconnu coupable de haute trahison et le somma de sortir du fort. Le Duc lui fit également savoir que lui et ses hommes ne quitteraient pas Logneraie avant de ramener Jean de Morave devant la justice impériale. Le silence était total à l'intérieur du fort, Jean de Morave regarda ses compagnons, et trouva dans leurs regards le soutien qu'il espérait. Ce fut le premier jour du siège de Logneraie...
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