Au fil des siècles, l'histoire ne fait que se répéter. Les conflits, petits et grands, se sont succédés et les tyrans n'ont été remplacés que par d'autres despotes dans cette grande valse de la guerre. La carte du monde de Bicolline a été maintes fois redessinée, suivant les changements de noms des provinces et le déplacement des frontières. Le litige dont il est question dans cette réflexion est celui qui oppose la Guilde du Phoenix à Gar III, Grand Empereur des terres du centre. Le conflit en question n'étant pas résolu au moment décrire ce texte, seul l'origine du différent et les développements à ce jour seront abordés ici, laissant au futur le soin d'apporter la conclusion à cette histoire.

En l'an 1001, l'armée du Phoenix appuya les troupes impériales pour écraser la révolte de l'Alliance Celtique dans une victoire sans équivoque. Les troupes menées par Gabriel 1er, Prince du Phoenix, jouèrent un rôle important dans la bataille. Hauk O'Connor, de la compagnie des Scribes, écrivait, en conclusion de sa chronique sur les événements de l'an 1001 intitulé Récit de la bataille de l'an mil et un au côté du Phoenix : «Le Phoenix avait rempli ses obligations dans les moindres détails avec efficacité.» (Voir la transcription complète de cette chronique en annexe.) Cette efficacité avait valu au Prince Gabriel la promesse d'une forte récompense de la part des Bouchers de Reikwald.

Par la suite, au cours des deux années qui suivirent, le Phoenix fut en tractation avec différentes personnes, membres ou affiliées au Conseil Impérial, afin que la promesse impériale soit honorée. Jamais, pendant ces 2 années, celle-ci n'a été reconnue, ni les termes «forte récompense» n'ont été clairement définis. L'Empire n'allait pas donner suite à cet engagement verbal. Maintes raisons furent évoquées. On répondit aux délégués du Phoenix que l'Empire ne possédait aucuns documents écrits venant appuyer cette promesse, ou encore que les Bouchers étaient de bons guerriers mais de piètres administrateurs. À cet instant, il était clair que l'Empire manquait gravement à son honneur et à sa parole, des valeurs qui sont prônées si chèrement par le Phoenix.

C'est à ce moment que le Phoenix décida de prendre action. Comme personne en Empire ne voulait octroyer ni même se prononcer sur la nature de la forte récompense due au Phoenix, ce dernier décida que la province impériale de Berkwald serait un paiement adéquat. Démesure L'Empire prétendra que oui tendis que le Phoenix dira que c'est le juste prix à payer pour le sang des soldats qui sont morts pour l'Empire et pour laver deux années d'insultes et de dérision. Une missive à cet effet fut donc envoyée à Gar III, Grand Empereur des terres du centre, et les troupes du Phoenix se mirent aussitôt en marche en partance du fief de Blumenthal. En peu de temps, l'armée du Phoenix franchissait déjà la Gorge du Chat, qu'elle trouva désertée de sa garnison impériale. Le Phoenix était maintenant en Berkwald.

Il n'en fallut pas plus pour que le Conseil Impérial convoque le Prince Gabriel 1er à son assemblée du 15 août de l'an 1003. L'Empire étant ce qu'il est: certes grand et puissant mais aussi prétentieux, hautain et dictateur, l'audience accordé par le Conseil Impérial à la délégation du Phoenix se solda par un échec. Le message du Conseil était clair : On ne négocie pas avec l'Empire. On n'impose rien à l'Empire. On peut que docilement lui obéir, tel un pantin. Le prince Gabriel et ses conseillers repartirent de la demeure du Seigneur de Ghoria, Gorghor Baey, avec en main un décret impérial listant les conditions qui devaient être remplies par le Pheonix afin d'éviter une guerre avec l'Empire. Ces conditions incluaient, sans toutefois se limiter à, un retrait immédiat des troupes du Phoenix de la province impériale de Berkwald, une démilitarisation presque complète du fief de Blumenthal et la rédaction d'une lettre d'excuses adressée à l'Empire pour effacer l'affront causé par l'invasion.

La forte récompense promise par les Bouchers de Reikwald, dont le non-respect de la part des instances impériales est à la base même de ce conflit, fut enfin quantifié par le Conseil Impérial lors de la convocation du Phoenix devant ce dernier. En guise de seule et unique récompense, le Conseil Impérial ne déclara pas immédiatement la guerre au Phoenix, laissant à ce dernier le temps de remplir les conditions du décret, et n'avisa pas l'Empereur de l'existence de la missive qui lui était destiné. De l'avis du Conseil Impérial, l'armée et le peuple du Pheonix étaient toujours en vie uniquement grâce à la bienveillance et à la patience des membres du dit conseil. Cette clémence fut perçue par le Phoenix comme un deuxième affront, comme une simple moquerie qui l'enflamma encore plus.

Dans les mois suivants la réunion du Conseil Impérial, le Phoenix devait faire part de ces intentions de respecter ou non les conditions du décret émis contre lui. Le Conseil Impérial n'avait pas encore reçu de réponse que déjà, la populace du Phoenix commençait à se soulever. (Voir transcription de la missive de réponse à l'Empire en annexe.) On vit apparaître partout des affiches de recrutement et de propagande. Les troupes du Phoenix continuèrent de se masser à Blumenthal et en Berkwald. Les gens remplirent leurs caveaux en prévision de l'inévitable. En effet, le Phoenix ne pouvait se plier aux exigences du décret sans renier ses convictions profondes. Ce sera la guerre.

Une guerre entre l'Empire et le Phoenix sera lourde en conséquences. L'Empire a certes une force militaire imposante, possède beaucoup d'alliés dociles et soumis mais a aussi beaucoup d'ennemis redoutables. À ce stade-ci, le conflit ne se limite plus qu'à une dispute entre l'Empire et le Phoenix. Ce dernier n'ayant pas de préjugés envers les différentes races et religions trouvera sans difficultés de puissants alliés qui partageront des avantages communs dans une guerre contre l'Empire. La bataille pour la province de Berkwald sera une guerre épique et sanglante impliquant de nombreux joueurs et où tout pourra se produire. L'Empire perdra-t-il Berkwald ou le Phoenix et ses alliés seront-ils repoussés?

Glutch