La Quête du bâton d'Yresse

Année

Événement

Auteur

Guilde

1000

Grande Bataille

Ged le Faucon


Ged le Faucon s'assit autour du feu. C'était l'an mille et un de Bicolline et encore une fois les forces se ralliaient pour une grande bataille. Ged était assis avec quelques uns de ses associés et discutait des quelques problèmes complexes qui leurs avaient été amenés aujourd'hui. Le Duc les payait grassement afin qu'ils puissent finalement venir à bout de cette énigme et leurs efforts étaient intenses. Alors que chacun avait le visage rouge de tension et que les multiples parchemins jonchaient le sol, une pause s'imposait. Un changement d'idée serait bénéfique et permettrait de voir les choses sous une autre perspective.

« Mes amis, cette énigme me rappelle la quête du bâton d'Yresse. Elle aussi était composée d'énigmes et j'ai eu l'immense honneur d'en faire partie. Laissez-moi vous en faire le récit et ainsi vous offrir un petit répit, nous aurons encore bien du temps pour résoudre cette énigme »

Ged alluma sa pipe et s'installa confortablement. Ses associés déposèrent plumes, parchemins et bouliers, s'enroulèrent dans leur cape et sous les étoiles écoutèrent le récit du vieux mage.

« C'était à l'aube de l'an mille de Bicolline, une grande bataille se préparait et bien peu avaient déjà décidé de leur camp. Tous les atouts seraient d'une précieuse aide tant pour les négociations que pour la bataille elle-même.

J'avais entendu parler d'un objet rare et puissant, le bâton d'Yresse, qui permettait de guérir instantanément n'importe quelle blessure et ce, même jusqu'à la mort. J'en connaissais quelques légendes et quelle ne fût pas ma surprise alors que durant un songe, une divinité m'apparut pour me confier la responsabilité de sélectionner ceux qui seraient dignes de recevoir le bâton.

Mais bon, vous me direz, de quoi il parle encore le vieux fou? Une divinité! Eh, bien oui, celles-ci sont des plus présentes à Bicolline, il ne s'agit pas de les appeler, mais plutôt d'écouter et vous verrez bien qu'elles y sont vraiment et nous parlent régulièrement. J'aimerais toutefois vous conter une légende que j'avais entendue il y a de cela bien longtemps en rapport avec ce fameux bâton. Un fait amusant c'est que j'en ai entendu bien d'autres après et que certaines pouvaient même se contredire. Mais vous savez comme moi que c'est dans la nature des légendes de se contredire.

Anna et le bâton d'Yresse

Anna était une bergère qui vivait non loin d'un petit village sur les bord du fjord Djürgen au sein des terres nordiques. Son avenir semblait bien dessiné alors que plusieurs prétendants lui faisaient déjà la cour et plus particulièrement un autre berger nommé Torbjörn, pour qui elle avait une grande affection. La vie était simple et belle jusqu'au jour où un mage apparu au centre du village.

Le mage était rongé par la haine et par la douleur pour des raisons que ne pouvaient connaître les habitants du village. Ce qu'ils surent rapidement c'est que sa haine allait être déchaînée sur eux. Le mage ensorcela le village et fit en sorte que les habitants ne puissent en sortir sous peine de mort. De plus un vent de pestilence se leva et depuis ce jour les habitants du village étaient malades plus souvent qu'à leur tour. Le mage disparut ensuite, satisfait d'avoir assouvit sa colère.

Anna n'était pas au village ce jour là, Torbjörn toutefois y était. Ils se rencontrèrent à la limite du village, Torbjörn refusant que sa bien aimée succombe au mauvais sort. Il l'attendit plusieurs heures et l'arrêta juste aux limites du village, lui épargnant ainsi son malheureux destin. Les heures qui suivirent furent remplies de tristesse.

Anna se refusa la perte de son bien-aimé et décida d'entreprendre une quête pour briser le mauvais sort. Torbjörn la conjura d'aller chez sa famille et de l'oublier.

«Tu es si fragile! Oublie-moi, vis ta vie et profites-en, les terres sont périlleuses et tu n'y survivras pas 2 jours! Mon amour, je ne pourrai jamais accepter de te voir mourir pour me sauver.» Dit Torbjorn.

Anna le regarda avec un regard tendre.

«Mon cher Torbjörn, je préfère mourir afin que notre réunion soit plus rapide plutôt que de te voir souffrir seul. » Lui dit Anna.

«Prends alors des armes, une armure, protège-toi!» dit Torbjorn.

«Regarde-moi. Porter une armure serait une invitation à un combat que je ne pourrai gagner. J'irai comme je suis et les dieux et notre amour me protégeront» dit Anna.

Sur ce, elle partit vers les hautes terres du Nord en quête d'un signe divin. Son coeur pur, son amour profond ne pouvaient qu'attirer l'attention des dieux pour que ce mal soit levé. Elle traversa les terres arides du nord, traversa les fjords, le froid, la neige, ayant comme seul compagnon le spectre de la mort. Traversant des villages, elle s'enquérrait des shamans, mages, sages et autres qui pourraient la mettre sur la piste des dieux ou sur une solution pour lever la malédiction.

Elle rencontra un jour une Mage qui semblait pouvoir l'aider. Un être étrange qui grattait le sol à la recherche d'organismes vivants, de racines et de pierres. Elle vivait dans une hutte de terre et son serviteur avait le regard hagard alors qu'il ne semblait s'animer que lorsque celle-ci lui donnait un ordre.

«Je connais le sort qui a été lancé sur ton village. Il n'y a qu'un seul moyen de lever ce sort. Le bâton d'Yresse pourra lever le sort seulement si tu peux le lever toi-même. Le bâton est sous la protection de Thor et se trouve dans une grotte au sommet de la montagne d'Arabon. Tu peux tenter d'y aller mais je te suggère plutôt de rentrer chez toi et d'oublier ces malheureux», dit la Mage.

Anna marcha plusieurs jours pour finalement atteindre la grotte de la montagne d'Arabon. Elle y entra et marcha seule et fragile au travers des couloirs sombres de la grotte. Elle arriva dans une grande salle illuminée par une lueur ambiante bleutée. Au centre flottait un bâton tordu. Anna s'avança vers le bâton quand une voix puissante se fit entendre.

«Qui es-tu pour venir me voler mon bien » dit la voix de Thor.

«Je suis Anna, je ne viens pas vous voler, mon village est sous l'influence d'un mauvais sort et mon amour va périr. Je ne le veux que pour rétablir la justice et l'amour. Je ne suis rien. Je n'ai d'autres envies que de sauver ce qui autrefois était beau et bien et qui a été corrompu. Je le ramènerai lorsque le mal sera anéantit.»

«Ton coeur est pur, la volonté est grande et ta quête est juste. Es-tu toutefois prête à te sacrifier pour le bien des autres? » dit Thor.

«Oui, si mon amour peut survivre quelques heures de plus, je suis prête à me sacrifier » dit Anna.

«Soit, il en sera ainsi. Si tu ne ramènes pas le bâton d'ici 3 lunes, tu verras tes journées disparaîtrent heure par heure jusqu'au jour où il n'en restera que 2. Ton amour ne survivra alors que quelques heures par jour. Ramène le bâton et ton amour sera éternel» lui dit Thor.

Anna prit le bâton et retourna au village. Traversant les limites du village, l'odeur pestilentielle se leva et touchant chacun du bâton elle pouvait immédiatement guérir les maladies, les blessures et même la mort.

«Mon amour, je dois repartir. Notre village est sauf et je dois ramener le bâton» dit Anna.Le mage réapparut alors au centre du village.

«Petite Anna, tu as bien fait. Je t'ai observée longtemps et je savais que tu étais la seule qui pouvait atteindre le bâton d'Yresse. Maintenant il est à moi» dit le mage.

Exécutant une incantation, le bâton disparu des mains d'Anna et apparu dans la main du mage. Dans un nuage de fumée d'une odeur sucrée, le mage disparut.

«Nooooonnn! vous ne comprenez pas!! Je dois le ramener!» cria-t-elle.

«On raconte que la bergère est maintenant dans un état végétatif durant 22 heures chaque jour et qu'elle se réveille chaque soir pour les deux dernières heures de la journée qu'elle passe avec son amant.»

Ged fit une pause et regarda son audience.

«Vous savez, il existe d'autres légendes, mais chacune a un aspect très mélancolique et je ne sais pas pourquoi. D'ailleurs, on raconte ici sur les terres de Bicolline qu'une reine elfe était très malade et qu'un homme-arbre se serait sacrifié pour faire le bâton d'Yresse de son cœur. Le bâton aurait ensuite été confié à Érillion, un vieux druide. On dit qu'Érillion parcourre les terres inlassablement pour découvrir qui sera digne d'être le nouveau porteur du bâton.

Mais bon assez des légendes, la quête, vous voulez entendre parler de la quête. Eh bien en voici le résumé.

C'était l'aube de la guerre de l'an 1000. Le prince Nakkan Ossan s'apprêtait à attaquer la forteresse d'Arganne la magnifique et toute aide extérieure serait un atout de taille pour les deux partis. La majorité des guildes envoyèrent donc un représentant des plus vertueux pour tenter de mettre la main sur le tant convoité bâton d'Yresse. Tous les moyens seraient bons, pourrait-on tricher, cacher une quelconque mauvaise volonté, se regrouper? Tant de questions sans réponses.

Ged le Faucon était le premier obstacle entre le prix et le déshonneur. Khalia, prêtresse Vand'Hal, fût l'une des premières à s'attaquer à la quête. Elle se présenta à Ged le Faucon et identifia correctement les trois branches de pin, démontrant ainsi qu'elle respectait et connaissait bien la forêt. Ged lui demanda de venir s'asseoir près d'un vieil arbre et la regarda dans les yeux.

« Es-tu prête à répondre à mes questions?»

« Je crois que oui » lui répondit la prêtresse.

« Alors qu'il en soit ainsi. J'ai pour toi quatre énigmes et pour chacune tu auras trois chances. Si tu échoues, ta quête sera finie. Si tu réussis, tu pourras continuer ton chemin vers le bâton »

« Je suis celle qui transforme l'homme simple en héros. Je suis celle qui contre toute attente fait tourner le vent d'une bataille et amène le négligé vers la victoire. Je suis celle qui distingue les grands des communs mortels. Je suis l'énergie vitale de toute les quêtes et batailles. Quelle est ma vertu?»

« Humm, il y en a beaucoup comme ça? Est-ce que je peux les noter?» Lui répondit la prêtresse.

« Vous êtes supposée répondre à l'énigme, pas poser des questions. Mais bon, oui je crois qu'il n'y a pas de mal à noter les énigmes et d'y penser. Surtout qu'il y a une lignée qui commence à se former devant mon campement. » Ged regarda par dessus son épaule et déjà plus de 15 aventuriers attendaient leur tour.

«Peut-être pourriez-vous passer à notre campement et nous pourrions les noter là-bas, j'y ai laissé mon papier » dit la prêtresse regardant le sol.

Ged laissa aller un profond soupir : « Vous les Vand'Hals ne faites jamais rien de simple, bon j'irai si vous me fournissez quelque chose à boire. »

« On vous attend dans une heure. »

La prêtresse se sauva et Ged se retourna vers la lignée d'aventuriers.

Plusieurs échouèrent et d'autres réussirent mais demeurèrent obscurs puisque seuls neuf aventuriers se rendirent à l'épreuve finale. Ged était épuisé et quelque peu déprimé par le manque de conviction de certains aventuriers. Il dû même aviser certains des plus jeunes de ne pas espionner les réponses des autres et leur expliquer le vrai sens des vertus. Soudainement un homme s'approcha lentement et présenta ses branches de pin. « Vous êtes Ged le Faucon. Je suis Jonattan le Sage, de la guilde de Barbacane et je voudrais participer à la quête du bâton d'Yresse.» Ged leva les yeux et regarda le regard profond de cet homme. Un sentiment étrange lui traversa l'esprit et il su que celui-ci serait un jour victime d'une grande trahison. Un spectre flottait derrière lui signifiant un grand malheur.

« Vous me feriez un grand honneur de venir en notre demeure et nous pourrons y discuter à notre aise. Vous devez être épuisé et notre cervoise est fraîche. Laissez-moi vous en offrir une. »

Ils se rendirent chez Barbacane, Ged prit un siège et rencontra les membres de la guilde. Ensuite, la quête débuta.

À la première question, Jonattan le sage répondit promptement « Le Courage ».

« Mon épée tranche jusqu'au plus profond de l'âme. Nul n'est à l'abri de mon jugement. Les pauvres et les riches, je les traite sur un pied d'égalité puisqu'il n'existe aucune loi supérieure à la mienne. Mon jugement est final et sans appel pour le bien de tous. »

À la deuxième question, il répondit « La Justice. »

« Je te regarde du haut de mon piédestal et pourtant je te vois comme un égal. Je pourrais t'ignorer ou te trancher en deux d'un seul coup d'épée et pourtant je me penche pour t'aider. Quelle est ma vertu?»

Jonattan le sage, comme la majorité des aventuriers, dû utiliser les trois chances qu'il avait pour découvrir la réponse à l'énigme. Mais finalement, se fiant à ses instincts et à la grâce des dieux, il répondit « La Compassion. »

« Je suis la source des conseils. Je ne me prononce pas sans avoir d'abord vérifié les multiples possibilités. Mon conseil vient de mon expérience, de mon vécu et de mon savoir. Mes paroles inspirent les plus grands et les plus petits. Quelle vertu est la mienne?»

Celui qu'on appelle le sage, regarda le vieux mage dans les yeux et lui répondit sans hésiter « La sagesse mon ami ». Ged lui indiqua le chemin à suivre pour continuer la quête et le regardant partir ne put que questionner les dieux à savoir pourquoi celui-ci serait trahis.

Se rendant chez les Vand'Hal, Ged fût arrêté par deux autres aventuriers. Une drôle de paire alors que Egill Henrickson, le marchand des mages, et Rolf Anger-Mann, le gitan/archer/mage/en plate s'étaient associés pour effectuer la quête. Se fiant à leurs instincts et suite à quelques arguments mémorables il répondirent aux quatre énigmes et se rendirent chez les peintres mages, deuxième étape de la quête.

Ged arriva chez les Vand'Hals et un conseil de clan était en branle pour le recevoir. On remarquait que les femmes avaient une forte influence sur le clan et Ged soupçonna une matriarchie. La quête fût alors confiée à un trio constitué de la prêtresse, de Vlad Lars protecteur de la prêtresse, et Dalziel LancePierre un acrobate. Le trio pu passer facilement à travers mes énigmes et se dirigea vers les peintres mages.

Caché dans l'ombre pendant plus de 3 heures Vlad Lars écouta et filtra l'information venant de tout côtés afin de découvrir le secret des peintres mages et savoir qui d'autre participerait à l'étape finale. Les questions des peintres mages en laissèrent plus d'un perplexe.

« Qui est notre mère à tous? » Demanda un mage à une aventurier. « La terre, facile » se dit Vlad Lars.

« À qui s'unit-elle pour donner la vie? » Plusieurs échouèrent et argumentèrent avec les mages que tout organisme respirait et que l'air était essentiel, mais les peintres mages demeurèrent impassibles. Vlad Lars partit chercher ses compagnons et se présenta au peintres mages. Ils ressortirent avec une boule de glaise magique qui plus tard, si elle était lancée à la rivière, ouvrirait les portes de la montagne.

Le trio des Vand'Hals fut ensuite augmenté de Windigo afin d'affronter la shaman Reileb et son casse-tête infernal. On m'a raconté que Jonatan le Sage a réussi le casse-tête au moment même où la Shaman allait lui prendre la main pour terminer sa quête.

Ceux qui avaient traversé les épreuves devaient se rendre à la rivière et y lancèrent leur boue magique. Il se transforma alors en un bâton lumineux qui éclairerait leur chemin dans la montagne. Le destin de Jonattan se joua alors. Il se rendit un peu d'avance au lieu de rencontre et un homme y était assis dans l'ombre. L'homme s'adressa à Jonattan et lui dit qu'il devait revenir dans 2 heures, pas avant. Jonattan suivit les ordres et retourna à son campement un peu confus. Lorsqu'il retourna à la rivière 2 heures plus tard, les aventuriers étaient déjà dans la montagne et sa quête était terminée. Le spectre de la traîtrise s'envola satisfait.

Les Vand'Hal n'avaient pas inclus Dalziel l'acrobate pour rien. Il réussit à ramasser le bâton de lumière de la rivière sans même se mouiller. Windigo se lança donc à l'attaque de la montagne et y affronta ses peurs. Le groupe des mages arriva à la montagne bonifié d'un troisième membre. La nuit s'annonçant pénible, un marchant ou un gitan ne s'avéraient pas comme les plus aptes à affronter une montagne hantée. Il décidèrent donc de faire appel à Boutciarge, un coureur des bois. Il partit à la poursuite de Windigo dans la montagne.

Les participants errèrent jusqu'à la cime de la montagne et faillirent bien s'y perdre plusieurs fois. Au sommet, Érillion attendait les aventuriers et demanda à chacun ce qu'ils feraient du bâton. Boutciarge lui répondit « Nous allons l'étudier et nous en servir pour guérir nos alliés ». Windigo répondit « Je vais guérir sans discrimination ». Windigo descendit de la montagne brandissant le bâton d'Yresse.

9 aventuriers s'attaquèrent à la montagne, un seul en descendit avec le bâton et seuls ces neufs aventuriers peuvent utiliser le pouvoir magique du bâton.

Ged le Faucon