Le chevalier Bernhard, fondateur de la cité souveraine de Hullsbourg, était un noble de l'Empire. Quand l'Empire déclara la guerre au royaume d'Irendille en l'an 640, il fut outragé par la décision de l'empereur. Il préféra donc s'exiler plutôt que de participer dans une guerre, injuste et sans but selon son évaluation.
En l'an 645, il fortifia la nouvelle ville de Hullsbourg avec les membres de sa famille, ses amis et sa suite. Petit à petit, la ville a su attirer les marchands soucieux d'éviter les lourds impôts impériaux, et bon nombre de gens désireux d'être oubliés de l'Empire. En l'an 655, Bernhard fut nommé souverain de la ville, qui prenait de plus en plus d'importance démographique et économique. Bernhard II, le fils de Bernhard, instaura le titre de Comte, transmis au sein de la famille dirigeante depuis ce temps. Sous le règne de Bernhard II, la ville prit sérieusement son envol: c'est alors que Hullsbourg s'est développée en une véritable cité commerçante.
Vers la fin de l'an 900 de la première ère, un conflit éclata entre le comte Bernhard IV, vieillissant, et son fils unique. La mésentente trouva son origine lorsque le jeune héritier remit en question la légitimité d'un pouvoir concentré entre les mains d'une seule personne. À l'issue du contentieux, le comte déshérita son fils, pour le punir de l'affront qu'il venait de commettre contre l'autorité traditionnelle de l'illustre famille. Très affecté par cet épisode, le comte mourut peu de temps après, n'ayant aucun héritier déclaré.
Une véritable révolution des institutions politiques fut réalisée très rapidement, à l'initiative du fils déshérité du dernier comte et des notables de la ville partageant ses idées politiques. Avec le support de la riche et puissante guilde des marchands, un système démocratique fut établit dans la Cité. À la tête de celle-ci, un gouvernement élu annuellement prendrait en charge l'administration pour remplacer le système féodal révolu. L'année suivante, le fils déchu du dernier comte, dorénavant très populaire, obtint le privilège de conserver le titre honorifique de comte, à la demande générale de la populace. Avec ce titre, deux privilèges lui étaient accordés: il pouvait présider toutes les assemblées des citoyens et conseils des élus s'il le désirait, et il disposait du pouvoir exclusif de dissoudre le conseil des élus et appeler de nouvelles élections.
En l'an 1000, la Cité souveraine de Hullsbourg est plus rayonnante que jamais. Le commerce est à son meilleur.
Durant l'hiver 1003 la sérénité et l'intégrité d'Hullsbourg furent ébranlées. En effet, les armées de Garganesh pénétrèrent alors au pays de Kafe par la fourche du fleuve d'Énodin. Leurs objectifs semblaient clairs : Prendre les remparts de Kafesclin par la force et ainsi créer une brèche vers la cité. La défense s'organisa rapidement. Tandis que les milices hullsbourgeoises peaufinaient les mécanismes de défenses contre Garganesh et ses forces, des renforts alliés arrivèrent de tous les coins du monde connu. Aux termes de l'assaut, les forces d'Hullsbourg réussirent, non sans peine, à repousser l'envahisseur chaotique. Durant les mois qui suivirent la cité fut fortifiée. Une protection contre les malédictions de Garganesh fut également érigée. Les forces de Garganesh rebroussèrent chemin en promettant de revenir un jour prendre la cité.
Source: Archives de Bicolline |