La grande paix qui suivit l’indépendance du Royaume d’Andore ne dura qu’un siècle. Cent ans plus tard, quasiment jour pour jour, la province du Moussillon sombra dans la Bataille des Tonneliers en terres de Tarpignan.
À cette époque les frères Chavroche, Étienne et Laïr sont tous les deux Ducs, respectivement des duchés de Tarbonne et de Casteinaux. Ils sont les Ducs les plus puissants du Moussillon, l’étendue de leurs terres est impressionnante et le tiers de celles-ci sont couvertes des fameux vignobles de Chavroche. La relation qu’ils entretenaient était forte et leur amitié sans faille. Mais tout ceci bascula quand ils firent la connaissance de Catherine de Clémercy. En quelques mois leur amitié profonde s’était transformée en une jalousie qui n’avait d’égal que l’amour dément qu’ils portaient à Catherine de Clémercy.
Lors d’un souper réunissant les familles Chavroche et de Clémercy, une dispute violente éclata entre Étienne et Laïr. Catherine ne pouvant plus supporter ces scènes quitta le dîner, prit sa monture et partit au galop. Cette journée là le drame qui allait provoquer la Bataille des Tonneliers arriva : Catherine fit une chute mortelle, les frères Chavroche s’accusèrent l’un l’autre d’être responsable de sa mort. Chacun reprochant à l’autre d’avoir été la raison de son départ. La jalousie avait maintenant fait place à la colère et à la haine, Etienne Chavroche, Duc de Tarbonne marchait à la tête de ses armées en direction de la ville de Goulancourt. De son côté Laïr Chavroche, Duc de Casteinaux avait rassemblé sa colonne et était en route vers Goulancourt.
Quelques mois auparavant, les frères Chavroche auraient bien ri si quelqu’un leur avait raconté une histoire où pour l’amour d’une femme ils allaient devenir frères ennemis, et mettre à feu et à sang la ville de Goulancourt au cours de la plus effroyable bataille que la province du Moussillon ait connu.
Plus récemment, ce sont les triste évènements du printemps 988 qui secouèrent la province du Moussillon. En effet cette année là, le quartier du Penouillet était en effervescence, le Baron de Castillant se mariait et l’élue de son cœur qui venait de ce quartier. Cette union rarissime entre une fille du peuple et un homme issu de la noblesse andorienne nourrissait tous les espoirs de voir enfin du changement pour les gens du quartier.
Le jour des noces, tous les habitants du Penouillet étaient amassés le long du canal, non loin du Pont de Quenouilles, actuel Pont des 100 pains, dans l’espoir de voir passer sur l’autre rive le cortège de noces du Baron. Tous les artisans de la région avaient eu commande pour cette belle journée et partaient livrer leurs produits au châtelet du Baron.
Alphonse Gosier le boulanger du quartier avait eu une grosse commande de pain de croûte, sa charrette en était pleine. En passant sur le Pont de Quenouille une des roues se détacha et la charrette bascula, laissant toute sa cargaison s’éparpiller sur les pavés du pont. Dans un élan de camaraderie une bonne partie des gens agglutinés le long du canal coururent vers la charrette pour aider Alphonse Gosier à réparer et à ramasser les pains éparpillés.
C’est à ce moment là que tout bascula, les hommes de la milice du Baron qui étaient sur le pont, prirent peur et s’imaginèrent que la marchandise allait être pillée. Avant même que les premières personnes ramassent le pain, deux d’entres elles s’écroulèrent transpercées par les flèches de la milice. À cet instant la confusion devint totale, les sentiments de haine et d’injustice firent surface et le bain de sang ne put être évité.
Une vingtaine de personnes furent tuées ce jour là par la milice, le mariage n’eut pas lieu et la jeune Odette ne pardonna jamais au Baron. Elle le tenu pour responsable des agissements de sa milice. Le ressentiment dans la population du quartier face au Baron fut énorme et aujourd’hui encore aucun noble n’oserait traverser le quartier du Penouillet.
Le Seigneur Orsédon, dit le fidèle, à mis la province du Moussillon en état d’alerte depuis les terribles évènements qui ont frappé la province de Boistfort lors des invasions chaotiques de l’an 1005.
Source: Archives de Bicolline |
