Le mystère d'Antelyon (Bicolline)

Fascinés par une «Flèche de Daë-Dolmed», un objet magique aussi puissant qu’un trait de baliste, la guilde des Élus de la Flèche décidèrent de l’étudier très sérieusement. C’est à la Grande Bibliothèque de Jabba-Hal qu’ils lancèrent leurs recherches. Après plusieurs mois décevants, un intendant leur présenta un vieux tome issu de la collection spéciale du Sultan. Cet ouvrage était recouvert d’un cuir très pâle et décoré d'images de feuilles d'arbres, Il avait été retrouvé en assez bon état dans le désert d’Al-Saour-Asif, dans un site en ruine, situé à quelques licues au nord du célèbre sanctuaire. L'écriture qu’il contenait était assez similaire à celle qu'utilisent les elfes d’Irendille et des interprètes purent sans trop de difficulté établir une traduction du document. Ce tome s’intitulait le «Journal d’Antelyon» et relatait les péripéties vécues il y a plusieurs siècles de cela par l’elfe éponyme. L'intérêt essentiel du document étant ses références aux Flèches de Daë-Dolmed.

Avant d’immigrer dans les vastes forêts vierges qui auraient jadis occupé l'ouest de la région du Pays des Sables, Antelyon aurait initialement vécu dans la partie ouest d’Irendille. Ses parents auraient été des sages vivant dans la Cité de Daë-Dolmed et impliqués dans la production de flèches enchantées. Il y est raconté que ces dernières auraient été conçues afin d'apporter au peuple de Daë-Dolmed un moyen d'obtenir la supériorité pendant une guerre qui déchira le Royaume, autour de 3500 ans après le couronnement de la Reine Felmethia. Or, c’est dans l’extrême ouest d’Irendille qu’aurait été récolté l’ingrédient principal des flèches magiques, servant spécifiquement à produire la pointe de celles-ci. En effet, il y aurait au sud-ouest des Cavernes de la Tourbière un territoire maudit, renié des Irendillois à cause des erreurs du passé, mais qui aurait autrefois regorgé de ce rarissime ingrédient, tant prisé pour la production des flèches. Le journal mentionne la présence d’un avant-poste, mais aussi de ruines qui auraient déjà été abandonnées depuis quelques siècles à l’époque où Antelyon allait quérir en ces lieux la matière première pour les pointes des flèches.

Malheureusement, avant que l’étude du tome ne soit complétée, il disparut subitement, Après enquête, les Élus de la Flèche furent innocentés et totalement absolus de tout blâme ; les officiers de la Grande Bibliothèque iraient poursuivre d’autres pistes d'enquête. Entre temps, les Élus décidèrent qu’ils en avaient assez pour monter une expédition. Lors de leur escale en Derzat, ils purent mettre la main sur des informations permettant de se rendre dans la zone alléguée dans le Journal d’Antelyon. Il y aurait eu un hameau dans cette région il y a quelques années de cela, dit-on, mais les bucherons qui venaient jusqu’en Derzat y vendre leur bois n'ont pas été revus depuis la grande peste de l’an 1020.

Pendant que les Élus de la Flèche organisaient leur excursion à partir de Derzat, un groupe d’elfes vivant dans la cité centrale d'Orë recevait une visite surprenante. Des agents du Daëmedil approchèrent les dirigeants de la guilde du Cercle d'Or, dans l'espoir de pouvoir mandater ce groupe pour une mission militaire. Un groupe principalement composé d'humains s'approche d’Irendille avec pour intention de déterrer des traces d’un passé dont il serait préférable de ne rien ébruiter, expliquèrent-ils, et il vaut ainsi mieux les empêcher de découvrir quoi que ce soit. La guilde du Cercle d'Or accepta le mandat. Toutefois, elle le fit avant tout par curiosité à l'égard des mystères dissimulés, y voyant une'opportunité d'apporter de la lumière sur un chapitre méconnu de l’histoire du Royaume d’Irendille.