Bal Pourpre - Le Firmament des vainqueurs (Bicolline)

Le Tournoi des Nations a jeté un baume sur la plaie encore à vif que fût le passage du Grand Mal. Les moult épreuves ont laissé les muscles endoloris, mais les esprits ragaillardis. Ce sont les porte-étendards du Pays de Kafe qui en sont ressortis grands vainqueurs, et ils sont de retour dans le port de Mokafe afin de célébrer leur victoire.

Plusieurs mois durant, la frégate Victory a navigué contre vents et marées avant de revenir à bon port, pénétrant dans les terres de Kafe par le fleuve Denodin qui sillonne la péninsule. C’est aujourd’hui qu’elle accoste sur les quais de Mokafe. Toute la populace est présente et s’entasse derrière la garde royale qui fait de son mieux pour tenir la foule à l’écart de la haute noblesse, qui a revêtu ses plus beaux atours pour l’événement. Le roi Gabriel Lunelame est lui-même présent pour accueillir ses champions. Il a d’ailleurs fait parvenir des invitations par missives à tous les royaumes de l'Hippocampe, les invitant à se joindre aux célébrations. Il espère ainsi pouvoir alimenter le feu de la camaraderie né de l’étincelle du Tournoi des Nations.

Dès que la nouvelle de la victoire de son peuple lui est parvenue, le souverain a ouvert ses coffres pour refaire une beauté à la ville portuaire. À l’odeur omniprésente du poisson transporté par l’air salin, se mêlent dorénavant les banderoles colorées, les saltimbanques, les forains et les banquiers, sur les trottoirs de bois tout neuf montés sur les quais de la ville portuaire pour l’occasion.

Mais aux festivités et à l'enthousiasme se mêlent aussi des invités clandestins. La rumeur court que l’appât du gain, généré par la présence de tant de richesses dans le port, à vu naître un tripot clandestin où seuls les plus curieux et les plus aventureux se retrouvent.

Des persona non grata déambulent aussi parmi les convives, venus d’on ne sait où, ils semblent évaluer la foule pour quelque raison obscure. Pour eux, la fête est d’ores et déjà terminée avant même d'avoir débutée car l'ombre d’une nouvelle Grande Bataille noircit l'horizon qui n'est pas si lointain.