La Guilde de L’Ordre de Notre-Dame de la Rédemption a cherché longtemps pour localiser le Grand
Mage Dan al Baram. Retrouver sa trace n’a pas été facile. De nombreuses années se sont écoulées
depuis son enlèvement. Le Grand Mage Dan al Baram a toujours été un serviteur de la lumière, ses
connaissances et ses pouvoirs ont toujours servi en ce sens. Les serviteurs du Grand Ténébreux et
autres alliés de l’ombre ont souvent vus leur plans et machinations diaboliques déjoués et mis à mal par
ce Grand Mage.
Vers la fin de l’année 997, ce dernier tomba dans un piège préparé avec soin par les serviteurs du
Grand Ténébreux. Il leur fallait le vieil homme vivant, et ce impérativement, car il détenait la clef
d’une énigme qui donnerait au Chaos un outil de destruction sans précédent.
Mais Dan al Baram ne dévoila rien, même quand il fut torturé par les Droséraphiles du Grand
Ténébreux. Rendus à l’évidence qu’ils n’y parviendraient pas, les serviteurs de l’ombre l’ont
transformé en véritable loque humaine et le condamnèrent à errer dans la vallée de Sartaviaire, parmi
les mutants, les possédés et autres abominations du Chaos, tant et aussi longtemps qu’il ne dévoilerait
pas ce qu’ils voulaient savoir.
L’Ordre de Notre-Dame de la Rédemption a déployé de nombreux efforts pour le retrouver et a décidé
d’aller le chercher, tout en sachant qu’ils vont certainement en payer un lourd tribut. Ceci n’est pas
dans l’unique but de poser un geste héroïque en délivrant le vieil homme, mais bien parce qu’ils sont à
deux doigts de posséder un pouvoir, qui défie l’entendement, si Dan al Baram leur confie ce qu’il sait
et ce de gré ou de force.
S’aventurer dans la vallée de Sartaviaire, trouver Dan al Baram et en ressortir avec lui sera tout un défi,
l’Ordre de Notre-Dame de la Rédemption n’en est que trop consciente. Elle a fait appel à toutes ses
forces pour cette expédition, car le seul témoignage retranscrit, par un homme ayant réussi à s’échapper
de la vallée, reste gravé dans leur mémoire.
Extrait du témoignage de Yvan Bellechasse recueilli au printemps 1003 par l’Ordre et retranscrit
par Jarl Von Helwasser.
«Nous avons certainement marché 6 ou 7 jours après avoir été capturé par ces hommes. Ils ont pris tout
le monde, hommes, femmes, enfants et vieillards. En milieu de journée du 6 e ou du 7 e jour de marche,
nous nous sommes tous arrêtés un long moment à l’orée d’une grande forêt. Nos ravisseurs attendaient
quelque chose...
Après un très long moment d’attente un groupe d’hommes sortirent du bois et vinrent à notre rencontre.
Ils parlèrent avec ceux qui nous avaient enlevés, la discussion était très animée. Ils finirent même par se
disputer et nous avons crus qu’ils allaient se battre entre eux. Je me rappelle que le chef des hommes
qui nous avaient enlevés leur à dit : ‘Nous sommes payés pour vous apporter de la nourriture fraîche,
mais il n’a jamais été question que l’on vous l’amène jusqu’au village de Sartaviaire’. Puis les choses
se sont calmées, ils furent payés et partirent aussitôt nous laissant aux mains des autres hommes.
Ceux-ci ne nous adressèrent aucune parole, ils ramassèrent la chaîne à laquelle nous étions tous
attachés et nous emmenèrent dans les bois. Après plusieurs heures de marche, nous sommes arrivés
dans un village désert. Tout avait l’air abandonné, ils nous conduisirent sur la place centrale au cœur du
village. Là, un des hommes nous escorta, me détacha, me donna le bout de la chaîne qui nous reliait
tous et me lança ces paroles : «Vas les détacher». Il me pointa du menton une grosse bûche située un
peu plus loin sur la place où se trouvaient un marteau et un burin.
Ils partirent aussitôt, la nuit tombait et je mis donc tout de suite à briser les chaînes de mes amis. Après
avoir délivrés quelques-uns de mes compagnons, nous nous sommes mis à nous relayer pour briser les
chaînes des autres. Mais n’ayant qu’un seul marteau et burin, cela nous pris un certain temps. Nous
étions une bonne centaine, la nuit allait tomber, un grand feu avait été allumé au centre du village, au
bord duquel les enfants étaient venus se chauffer. Les maisons autour de la place étaient toutes
abandonnées.
Nous étions en train de nous organiser pour aller explorer le reste du village, essayer de comprendre où
nous étions et pourquoi on nous avait emmené ici, quand des gémissements et des plaintes se firent
entendre. Les bruits venaient de partout autour de nous, la peur s’empara immédiatement de nous et par
instinct nous nous regroupèrent autour du feu.
Moi par réflexe je couru, vers une maison dans l’espoir de trouver une hache ou un outil pour me
défendre. Au même moment j’entendis les hurlements d’épouvantes de mes compagnons. En regardant
à l’extérieur une vision cauchemardesque s’offrait à moi. De toutes les ruelles entourant la place,
jaillissaient des gens possédés, aux yeux exorbités, se ruant sur mes compagnons pour les dévorer. Les
enfants hurlaient, la terreur m’envahit complètement et je me suis sauvé dans les cris d’agonie des gens
de mon village. Je ne sais pas comment je m’en suis sorti, il y avait des morts-vivants partout et des
possédés courant et hurlant dans les rues en emportant avec eux des membres arrachés. Je ne sais pas
comment je m’en suis sorti, j’ai couru, je ne sais plus...»
Cet extrait de témoignage les gens de l’Ordre l’ont lu et relu. Ils se préparent à partir pour Sartaviaire,
car il le faut, pour eux, Pour La Dame! |