L'émirat de Matidja-al-Chalef serait un émirat prospère, si ce n'était de sa constante instabilité politique. Émirat frontalier, il a traditionnellement été une « barrière » qui défendait le Pays des Sables de ses voisins du sud, le pays de Kazarun. Ainsi, il existe une tradition de tribus guerrières forte utile en temps de guerre, mais problématique depuis que la paix a été faite avec Kazarun il y a de cela une vingtaine d'années. Il n'y a pas de pouvoir central fort dans l'émirat de Matidja-al-Chalef, et l'Émir, lui-même à peine plus fort que certains des autres chefs de tribus de la région, doit composer avec des vassaux constamment à la recherche de belligérants.
Il y a quelques années, une rébellion s'est formée dans l'émirat de Matidja-al-Chalef. Plusieurs chefs de tribus s'unirent pour rassembler une armée sous prétexte d'agitation de la part du pays voisin de Kazarun et d'une éventuelle menace d'invasion du Pays des Sables. Cependant, Kazarun était très pacifique à ce moment et s'inquiétait plutôt de ce rassemblement militaire. Les chefs de l'armée rebelle avaient en fait l'intention de renverser l'ordre du Sultan dans leur contrée et sans doute ensuite défier son autorité.
Cependant, un Janissaire dépêché sur place, Jazzaar Hezaam Al-Maqad, se rendit compte du subterfuge et révéla la position de l'armée à l'ennemi, qui put l'attaquer pendant la nuit et l'éliminer. De cette façon, Jazzaar Hezaam Al-Maqad vint «à lui seul» à bout d'une révolte intestine et fut nommé pour cela conseiller auprès du Sultan. Suite à ces événements, le Sultan a placé son neveu à la tête de l'émirat, et ce dernier règne de manière impitoyable sur les tribus de la région, supporté par les troupes royales.
Source: Archives de Bicolline |