Le Cap Noir - Ouvert pour affaires (Bicolline) Avant la Grande Peste, le Cap Noir fut la plaque tournante des affaires interlopes et du commerce de sépium. Pour les profanes, I'on dit que c'était un village perché dans les montagnes entre les Territoires de l'Oubli et l'Empire, repaire naturel des hors-la-loi et désavoués. Pour les organisations clandestines, le Cap était bien plus qu’un simple village alpin hors-la-loi. Il s'agissait d’un établissement, une institution. L'une des quelques rares sources de stabilité dans cet univers fondamentalement vacillant.
Sa localisation exacte demeure un mystère pour plusieurs et les chemins pour s’y rendre sont traîtres, régulièrement soumis aux patrouilles de peaux-vertes et de brigands s'en prenant à tous ceux sans sauf-conduit.
Autrefois, le Cap Noir était réputé fournir une fraction significative du traffic de sépium mondial. Non contents de se limiter à la quantité, tous les connaisseurs s'entendent : au tournant du dernier millénaire, le meilleur sépium provenait du Cap Noir. Cette substance puissante, disponible sous diverses formes, multiplie les utilisations militaires, domestiques, récréatives et médicales.
Les théories abondent sur l’origine de la dominance du Cap, mais dans les faits, était-ce le terroir, ou l'expertise des botanistes et alchimistes qui faisait la différence? Ce sépium premium était-il même produit sur place, ou n’était-ce qu’un haut lieu du traffic? Les trafiquants gardaient leurs secrets jalousement, et vu les événements fâcheux des années 1020, plusieurs les emmenèrent dans la tombe. Le tarissement de cette source a grandement affecté le monde clandestin. Certaines colportent même que durant la peste, le Cap sombra dans les mains griffues de l’inframonde, et que ce n’est qu’en septembre 1022 que de braves aventuriers l’en extirpèrent.
Voilà qu’un an plus tard, à l'approche de la fête des morts, les seigneurs clandestins du monde de l’Hippocampe reçurent tous plus ou moins le même message, parfois des mains d’un mendiant, ou par une rumeur tombée suspicieusement facilement dans l'oreille de leur réseau d’espions :
Le dix-huit novembre de l’an 1023, le Cap Noir réouvre pour affaires. |