Aux portes de la révolte (Bicolline) La Baronne Marguet de Spens semble s’être volatilisée depuis bientôt quatre longues années. Autant chez les nobles que les paysans, on considère cette disparition comme un bon débarras. Cette femme, pour le moins étrange, ne faisait qu’acte de présence les rares fois où l’on eut la chance de l’apercevoir dans l’enceinte de son château. On en garde même un souvenir fugace, car elle ne se montrait que la nuit, sans que l’on puisse vraiment distinguer s’il s'agissait d’elle ou de son ombre. Nul ne sait si sa disparition est reliée aux divers phénomènes étranges que les paysans ont rapporté avoir observés par-delà la frontière les séparant des terres d’Irendille. Les récits des manants du domaine de Spesbourg (la plupart racontés à la lueur de feux de tavernes miteuses lors de soirées trop arrosées) font état de lumières tout aussi inexplicables qu’éblouissantes, apparaissant subitement et éclairant le ciel jusqu’à en faire pâlir les étoiles.
Toujours est-il qu’une fois la châtelaine absente, les souris se mirent à danser. Tant et si bien que depuis 1022 à peine quelques nobles débauchés et parvenus habitent encore ses murs, qui, à leur tour, abritent un nombre encore plus élevé de rats. Il n’en faut pas plus au peuple de Spesbourg que la nouvelle selon laquelle l’Archiduc Hans Garder est tombé sous un carreau décoché par Mariana Müller, une de leur semblable, pour prendre les armes afin de débusquer la vermine du château. C’est donc en Andore qu’un premier domaine vient de tomber aux mains de la populace locale. Est-ce que d’autres suivront ?
De partout dans Mundus, des explorateurs débarquent afin de glaner de l'information, espérant que cela puisse leur permettre d’établir une stratégie gagnante dans le conflit qui semble imminent. Cependant, les paysans, bien qu’heureux, ne semblent pas très enclins à dévoiler des informations aux premiers venus. Quant aux nobles, réduits au rôle de parias, ils semblent maintenant plus préoccupés par leur survie que toute autre chose ; ce qui est tout à fait normal lorsqu’on a passé sa vie à récolter le fruit du labeur d’autrui plutôt que de se tuer soi-même à l'ouvrage.
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