Approuvé par son Altesse Sérénissime Karl Von Shlaffenmark 1er
Gloire à Son Altesse Sérénissime!
Le relais de la belette vulgaire

Le 19 au 20e jour du mois d'octobre de l'an 1019
Lieu: Domaine de Freyland

Le relais de la belette vulgaire (Bicolline)

-Vous souvenez-vous, père, de la journée où vous êtes devenu riche?

C’est ainsi que débutait une discussion formidable qui n’avait d’égal que le décor dans lequel vous vous étiez retrouvés après un été de tribulations diverses qui laissaient présager que l’automne commercial allait être haut en couleur. Vous vous étiez arrêté dans cette auberge, qui avait la réputation d’être un paradis pour les palais les plus fins. En cette soirée de septembre, vous aviez capté ce début d’entretien entre une fille et son père, un vieil aubergiste qui lui avait passé le flambeau pour qu’elle tienne, à son tour, ce petit joyau d’établissement dans lequel vous faisiez ripaille. Tendant l’oreille, voici ce que vous aviez pu entendre:

-Le souvenir est certes lointain, ma fille, mais toujours aussi vibrant, affirmait le patriarche, une étincelle dans le regard.

-Racontez-moi, père, l’enjoignait la fille.

-Très bien. Il fut un temps où les routes commerciales étaient des lieux florissants de négociation et de marchandage. Évidemment, on ne pouvait se mettre à l’abri des brigands qui les sillonnaient pour tenterde s’approprier les richesses que les honnêtes marchands transportaient. Cependant, les marchands, les vrais, ceux qui négociaient au lieu de se battre, qui comprenaient la valeur de la compétition entre les compagnies, qui avaient pour objectif de repousser les frontières en apportant en terres parfois sauvages des marchandises qui faisaient rêver de territoires moins féroces, avaient ouvert une route entre Freyland et Précieux-Sang...

-C’est sur cette route que vous avez trouvé fortune, père? s’enquérait la fille, interrompant son père qui semblait en oublier de respirer tant la mémoire de ces temps disparus l’enflammait.

-Oui, ma fille. Cette route commerciale était desservie par un relais à la mi-parcours, une ville minière, si ma mémoire est bonne, habitée par d’honnêtes gens affables et accueillants, toujours prêts à fournir le gîte aux voyageurs de passage. Les bonnes affaires que nous avons su faire sur cette route feraient verdir de jalousie les plus riches marchands de ce monde!

-Et cette route, père, existe-t-elle toujours?

-Elle existe, oui, mais elle n’est plus empruntée depuis de nombreuses années. Si mes jambes avaient encore une force égale à ma volonté, je reprendrais la route demain matin pour la rouvrir. D’autant plus que je suis convaincu que les occasions commerciales se sont décuplées depuis tout ce temps. De plus, puisqu’il n’y a plus de caravanes de commerce qui la fréquentent, bien chanceux serait le marchand qui réussirait à la parcourir le premier du début à la fin. Cet exploit, à lui seul, ferait sans aucun doute sa renommée!

Intrigués par ce récit, vous aviez aussitôt fait quelques recherches pour vous assurer qu’il n’était pas l’invention d’un vieillard aux souvenirs teintés de grandeur. Votre surprise avait été grande en constatant quecette route, maintenant fermée, regorgeait d’occasions d’affaires! Vous deviez tenter votre chance. De toute manière, l’automne était tranquille. Alors, qu’aviez-vous à perdre?

Source: Archives de Bicolline.


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Guilde

1019

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Bicolline